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BIOGRAPHIE

©Anatole Melot
Charlotte Lavandier est une artiste pluridisciplinaire née en 1995 à Orléans (France) qui vit et travaille à Bruxelles (Belgique). Elle utilise essentiellement la sculpture et l’installation mais aussi la vidéo, le dessin et la photographie.
En 2021, elle est diplômée d’un Master sculpture à l'École Nationale Supérieure des Arts Visuels de La Cambre (Bruxelles) après avoir obtenu son Brevet de technicienne supérieure en architecture intérieure à l'École Boule (Paris). Elle a exposé notamment au BPS22 à Charleroi, au MAC’S Grand Hornu, à LA TRAVERSE à Marseille, au BOTANIQUE et à KANAL Centre Pompidou à Bruxelles. En 2021, elle est la lauréate du 1er Prix de Médiatine lors de sa dernière année d’étude. En 2025, elle est récompensée par le 1er Prix jeunes artistes du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
DÉMARCHE ARTISTIQUE
© Francesco Strizzi, RENEW ART GALLERY
« Entre frontalité et métaphore, je conçois ma pratique comme une pièce à conviction. Mes œuvres se lisent souvent en deux temps : un sens premier, assertif, puis une inflexion, une dispersion dans des significations plus subtiles.
Mon travail se construit chronologiquement, sous la forme de chapitres qui abordent des violences vécues et observées, pour donner corps à une parole à la fois incarnée et collective. Je questionne ce que nos vécus personnels laissent affleurer des structures d’injonctions et de contraintes sociales.
Plastiquement, je porte une attention particulière aux éléments spatiaux et aux objets du quotidien — bancs d’école, fournitures scolaires, matelas, faux plafonds, rideaux de théâtre, cabines de vote… — qui relèvent de la banalité, mais n’en demeurent pas moins cruels. Ces objets portent la mémoire de rapports de pouvoir, de discipline, de surveillance, ou encore de mécanismes de conformisation et de contrôle. Je les prélève et les transforme afin d’en faire émerger un témoignage tangible des enjeux intimes, sociaux et politiques contemporains.
Par la pratique de la sculpture, je travaille ainsi essentiellement par le détournement d’objets, la transformation de la matérialité et l’assemblage qui propose l’émergence de sens nouveaux ou le renforcement de leur charge métaphorique. Ma formation en architecture d’intérieur, qui précède le déploiement de ma pratique artistique, m’amène également à concevoir des œuvres qui explorent la spatialité et interrogent l’impact de l’aménagement et de l’ergonomie sur les impensés politiques, les dynamiques sociales et les constructions sociétales.
Comme déclarait Georges Perec : « Nous baignons dans l’espace, l’espace est le prolongement de notre corps, nous devrions disposer librement de l’espace » . Ce conditionnel révèle une vérité : nous n’en disposons point. L’espace contient et contraint. Il recèle une dimension politique. Il existe un espace hors de l’espace, comme le rappelle Marcel le poète surréaliste belge Marcel Lecomte, où l’on se cherche sans cesse — et c’est précisément là que se trouvent les réponses aux questions qui traversent mon travail.
Dans mon processus créatif, je place le·la spectateur·ice dans une position d’inconfort physique et mental, qui maintient un déséquilibre propice au questionnement. Je m’empare du toucher, de l’odorat, de l’ouïe — l’odeur d’un matelas, des sons étouffés, le frottement d’une tête sous un faux plafond — afin de donner à ressentir la violence symbolique qui s’exerce au-delà des frontières du visible. Mon geste artistique tente une forme de résistance à ce qui nous maintient immobiles et prisonnier·ères. Je me penche sur ce qui différencie et conditionne l’espace public et l’espace privé, afin d’en être témoin de la complexité et de la singularité, et de m’opposer à la normalisation.
Pour conclure, les thèmes que j’aborde touchent à des violences symboliques et institutionnelles. Mon travail questionne le rapport à l’héritage — qu’il soit génétique, social, politique — et s’ancre dans une réflexion sur les institutions — écoles, administrations, espaces démocratiques — qui façonnent, contraignent et régulent nos existences. À travers mes sculptures et installations, je cherche à créer des espaces où l’intime rejoint le collectif, où l’expérience personnelle se transforme en témoignage commun.
Charlotte Lavandier
FORMATION
2021-2022 : Agrégation en arts plastiques visuels et de l’espace / ENSAV La Cambre / Bruxelles (BE)
2019-2021 : Master sculpture / ENSAV La Cambre / Bruxelles (BE)
2016-2019 : Bachelier sculpture / ENSAV La Cambre / Bruxelles (BE)
2014-2016 : Brevet de Technicienne supérieure en architecture intérieure / ESAA Boulle / Paris (FR)
2013-2014 : Mise à niveau en arts appliqués / ESAA Duperré / Paris (FR)